Une partie essentielle du d�bat sur l'avenir de la zone euro est centr�e sur la question de savoir si l'Allemagne, en tant que plus grosse �conomie europ�enne, devrait � ou pourrait � d�velopper sa demande int�rieure. Au milieu de toutes les discussions, on a oubli� qu'il y a un triple jeu � port�e de main � une chose dont les hommes politiques r�vent, l'appelant un sc�nario gagnant-gagnant-gagnant, mais qu'ils entrevoient rarement. Les trois facteurs en jeu � et qui devraient �tre align�s � sont, premi�rement, les contraintes du secteur des services allemand, deuxi�mement, la pr�sence sous-optimale des femmes dans le monde du travail et, troisi�mement, les souhaits de nos voisins de l'Union europ�enne et de nos partenaires mondiaux de stimuler la demande en Allemagne. Pour voir comment tout cela co�ncide, il suffit d'�tudier une analyse d'�conomistes de Goldman Sachs. Ils ont examin� les taux d'emploi des femmes pays par pays et, dans le cas de l'Allemagne, ont trouv� que le PIB du pays pourrait �tre 9 % plus �lev� si les femmes participaient plus pleinement au march� du travail. A premi�re vue, le ratio global de la participation des femmes dans le march� du travail en Allemagne � � 69,7 % (chiffre 2008 de l'OCDE) � para�t assez impressionnant. Cependant, ce chiffre apparemment impressionnant cache le fait que plus de femmes en Allemagne dans la tranche d'age des 25-49 ans travaillent � temps partiel (39 %) qu'� temps plein (34 %). Par contraste, dans la France voisine, seulement 23 % des femmes dans cette tranche d'age travaillent � temps partiel, contre 52 % � temps plein. Cette comparaison � elle seule montre clairement que le potentiel de croissance de l'�conomie allemande pourrait �tre d�velopp� en permettant � plus de femmes de travailler plus longtemps, si elles le d�sirent. Quelles que soient les raisons qu'il y ait eu dans le pass� de ne pas r�agir � cette situation critique, il est grand temps de changer cela, surtout car une r�forme maintenant renforcerait le secteur toujours sous-d�velopp� des services en Allemagne, et par la m�me occasion la taille critique de la demande nationale. Etant donn� que les emplois dans les services repr�sentent presque les trois-quarts du march� du travail allemand, et que les femmes travaillent essentiellement dans les services � plus de 80 % des emplois f�minins sont dans ce secteur, et beaucoup d'entre eux sont centr�s sur l'�conomie nationale � l'augmentation du travail des femmes am�nerait clairement � une hausse des services locaux plut�t que des exportations. DIVERSIFIER LES SOURCES DE LA CROISSANCE Mettre fin au parti pris vis-�-vis des foyers o� une seule personne travaille fait aussi en fait tout autant partie du d�bat allemand actuel sur la r�forme fiscale. Une raison suppl�mentaire pour laquelle il est important de faciliter le travail accru des femmes en Allemagne est que notre pays, par comparaison particuli�rement avec ses voisins scandinaves, est tr�s � la tra�ne en ce qui concerne le pourcentage de la population dipl�m�e de l'universit�. Consid�rant que les femmes repr�sentent 51,1 % des dipl�m�s universitaires en Allemagne et que � au moins dans le pass� � un bon nombre de femmes n'int�graient pas le march� du travail, ce groupe repr�sente une importante ressource pr�te � �tre d�ploy�e dans le march� du travail. 有从简陋en Allemagne联合国d�蝙蝠sur la question de savoir si le gouvernement devrait centrer ses activit�s sur la facilitation du travail des femmes. Les conservateurs, au sens large, ont tendance � s'aligner de l'autre c�t� de la discussion, pr�f�rant que les femmes se concentrent sur leur famille. Ceci para�t cependant �tre une conviction plus difficile � croire que d�mod�e. Encore une fois, l'exemple de la France voisine est clair. Les Fran�aises ont tendance � mieux faire que les Allemandes dans les deux cas : elles travaillent plus et ont des familles plus grandes. En conclusion, le sc�nario de r�ve de tout homme politique est � port�e de main, un jeu gagnant-gagnant-gagnant. Mettre � jour la r�glementation du march� du travail allemand pour permettre � plus de femmes de rentrer dans la vie active (et/ou de travailler plus d'heures) a le potentiel d'am�liorer la performance de l'�conomie des services allemande. Ceci permet de diversifier les sources de la croissance �conomique allemande et ainsi d'am�liorer la stabilit� �conomique sur le long terme. Cela, en retour, ne peut que stimuler la demande nationale, chose que le critiques de l'�conomie allemande � l'�tranger ont longtemps demand�. Permettre aux femmes de travailler est un objectif valable de par lui-m�me. Si une telle r�forme finit par remplir trois desseins � donner du pouvoir aux femmes, renforcer l'�conomie et satisfaire nos voisins � qui irait se plaindre? Klaus Zimmermann, pr�sident de l'Institut allemand pour la recherche �conomique (DIW Berlin), et directeur de l'Institut de l'�tude sur le travail (IZA) |
